Avocats, comment choisir vos logiciels ?

Publié le 30 juillet 2019

12 minutes de lecture

A mon arrivée dans la legaltech Juri’Predis, j’ai remarqué un fait qui, pour un juriste sortant de la fac, est plutôt étonnant : alors que le néo juriste se contente d’un bureau, d’un ordinateur et au mieux de travailler avec un logiciel de gestion de documents juridiques pour commencer son activité, les autres professions au sein de Juri’Predis ont immédiatement cherché à se doter d’un arsenal d’outils et de logiciels adaptés à leurs besoins. C’était précisément le cas des marketeurs et des ingénieurs informatique.

Intriguant pour un juriste sortant de la fac, totalement anodin pour les autres professions.

Où se situe l’élément qui amène à cette différence ? Est-ce la formation, la nature même des tâches ou tout simplement une prise de conscience plus mature des autres professions au regard des avancées technologiques ?

Le bon choix des logiciels métiers permet à l’avocat de gagner en visibilité, en productivité et en créativité. Les nouvelles technologies peuvent faciliter le quotidien de l’avocat en le préservant des tâches à répétition et en l’assistant dans les tâches à grande valeur ajoutée de façon à optimiser sa gestion de la relation client.

« Je crois et répète depuis longtemps que ce qu’on nous a vendu à l’école d’avocats ressemble fortement à une arnaque. », Clarisse Berrebi, CEO & Co-Founder @ BOLD Law Firm

Les professions juridiques semblent vivre dans le passé et la formation ne semblent plus adaptée à la réalité du marché. Kami Haeri, Avocat au Barreau de Paris et auteur du rapport sur « L’Avenir de la profession d’Avocat » souligne bien que l’avocat doit être un entrepreneur. Cela résonne comme une évidence mais encore faut-il apprendre aux avocats ou aux avocats en devenir, à être entrepreneurs. Certes, certains avocats, quelle que soit la génération, possèdent l’ADN entrepreneuriale, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Effectivement, être entrepreneur au 21ème siècle s’apprend.

Un cursus de Bac + 5 en Droit n’amène nullement à une qualité d’entrepreneur, tout comme l’école d’avocats n’est pas censée se substituer aux MBA des grandes écoles.

Au lieu de fustiger le déficit d’adaptation des cursus de Droit, il est préférable de s’étonner de l’essor des initiatives qui émergent de l’écosystème Droit et Tech.

AvoTech et YoungAvoTech, deux associations liées, amènent à la prise de conscience de l’avènement de la Tech dans le Droit. Les avocats et élèves-avocats sont sensibilisés aux nouveaux marchés du Droit et ils deviennent créateurs de legaltechs. « Nous voulons ensemble construire de vraies rampes de lancement, des accélérateurs de legal start-up » souligne Mathieu Davy, Avocat et Président d’AvoTech. Le réseau AvoTech n’est pas la seule initiative de la profession pour dynamiser l’adoption de solutions numériques au sein du quotidien des avocats.

SeraphinLegal se veut un véritable studio de création de legaltechs et accompagnateur des professionnels du droit pour créer les pratiques de demain. Les professionnels du droit, de l’innovation et du numérique du réseau Seraphin partagent la conviction que nous allons connaître dans les prochaines années la plus grande évolution connue par le droit depuis le code Justinien. Outre la création de solutions numériques pour les professionnels du droit, SeraphinLegal forme les avocats à devenir des LegalTech Lawyers (juriste augmenté).

« Les avocats sont indispensables dans le paysage numérique», Christiane Féral-Schuhl, Présidente du CNB

La liste des initiatives numériques venant du paysage juridique s’agrandit mais comment bien s’outiller en tant qu’avocat ?

 

Connaître son activité pour identifier les tâches chronophages

Une expression énonce « qu’il y a autant d’avocats que de personnes qui exercent la profession. » Autant vous dire, faire comme son confrère n’est peut-être pas la meilleure solution.

Et pourtant, les avocats ont plutôt tous, selon leurs moyens, les mêmes outils digitaux, qui se résument le plus souvent à Dalloz, LexisNexis et un logiciel de gestion de cabinet. Il est vrai que ces revues en ligne dominent le marché par leur qualité et par l’exhaustivité de l’offre pour les professionnels du droit. Mais est-ce réellement adapté à tout le monde ?

Pour le savoir, il faut connaître sur le bout des doigts son quotidien de travail. Et là, souvent une nouvelle difficulté surgit. Certains avocats n’ont pas de process déterminé, sont pluridisciplinaires et une journée ne ressemble pas à l’autre. Ils sont dans l’art de l’adaptation et de la résolution de conflits.

Dès lors, il est essentiel d’identifier les tâches chronophages et sans grande valeur ajoutée pour les substituer ou faciliter leur mise en œuvre par un outil digital. Ainsi, la rédaction ou la révision de contrat, la recherche jurisprudentielle, la recherche doctrinale, les démarches du palais, la gestion du secrétariat, la prospection de nouveaux clients, les échanges purement informatifs avec les clients etc. peuvent, selon le fonctionnement du cabinet, être définis comme des tâches chronophages.

Il est certain que les avocats hyper spécialisés auront plus de facilités à choisir les bons outils parmi la quantité de services proposés par les legaltechs.

Par conséquent, s’il vous est difficile d’identifier clairement et rapidement les tâches chronophages, il serait peut-être conseillé de revoir votre Business Model.

 

Automatiser les tâches à faible valeur ajoutée

Une fois que vous êtes expert de votre propre activité, les outils peuvent être choisis selon deux critères principaux :

  • Soit vous choisissez un outil d’assistance aux tâches à forte valeur ajoutée
  • Soit vous éliminez les tâches chronophages et à faible valeur ajoutée

Les cabinets vont gagner en efficacité grâce à une réelle synergie entre leur cœur d’activité et les nouvelles technologies. En effet, alors qu’il est logique et conseillé d’éliminer les tâches chronophages par des logiciels, se faire assister dans ce que l’avocat considère comme le cœur de son activité n’est pas commun.

Pourtant, c’est exactement là où la technologie peut apporter à l’avocat un avantage concurrentiel considérable. L’idée est de trouver sur le marché des legaltechs un véritable assistant juridique qui ferait de l’avocat un avocat augmenté. Diablement efficace, il pourra ainsi traiter avec plus de facilité, de précision et moins d’efforts, un plus grand nombre de dossiers. 

Ainsi, utiliser un logiciel intuitif permet la centralisation de l’information et l’automatisation des tâches : facturation, calcul des honoraires, gestion comptable et de nombreuses autres données accessibles en quelques clics.

« Les grands cabinets d’avocats doivent investir pour s’adapter aux technologies et les petits cabinets d’avocats doivent se spécialiser. », Pascal Martinez, CEO de Juri’Predis

 

Structurez votre cabinet autour des nouvelles technologies

L’intégration de nouvelles technologies dans un cabinet d’avocats peut également amener à repenser la structure de ce dernier.

En effet, les hiérarchies, les postes classiques et la répartition des tâches peuvent se voir impactés par l’intégration systématique d’outils à tous les stades d’activité du cabinet d’avocat.

 

Structure pyramidale du métier d'avocat

 

« Pour assurer leur compétitivité, les cabinets d’avocats doivent restructurer leur business model pour pouvoir saisir les opportunités présentées par les nouvelles technologies en Droit. », BCG & Bucerius Law School report

 

Les cabinets d’avocats doivent ainsi transformer leur organisation pour pouvoir accueillir efficacement les nouvelles technologies. La création de postes de « data-juristes », Chef de projet digital, Tech Manager est indispensable dans les grandes structures.

Les cabinets d’avocats de petites tailles ne peuvent évidemment pas recourir à la création de nombreux postes pour faire face au défi des nouvelles technologies. Tous les associés au sein de cabinet doivent réfléchir à comment ouvrir la porte aux nouvelles technologies sans pour autant devoir recourir à une vague de recrutement coûteuse. Le défi résidera surtout dans le choix d’un outil communément accepté et utilisé par l’ensemble du cabinet.

Pour les avocats en devenir ou ceux qui songent à se mettre à leur propre compte pour développer leur activité, il est préférable, dès le commencement, de construire son offre autour d’outils issus des nouvelles technologies.

Finalement, certains cabinets d’avocats (Dentons, BOLD, Atrium, Allen&Overy) n’attendent pas l’émergence de l’écosystème de la legaltech pour innover.

 

Un tour d’horizon des legaltechs en France

 

Les legaltechs françaises« 24,6 millions d’euros levés et 12,7% de legaltech de moins d’un an »

 

Les services proposés sont en majorité :

  • La mise en relation (19%)
  • La création et gestion d’entreprise (15,9%)
  • La création et révision d’actes juridiques (17,5%)
  • La digitalisation de processus juridique (12,7%)

 

A l’avocat de trouver son compte dans l’offre proposée actuellement :

  • La mise en relation permet d’accroître la visibilité et d’optimiser l’acquisition client
  • La création et gestion d’entreprise permet d’accompagner efficacement les entrepreneurs et sociétés
  • La création et la révision d’actes juridiques apporte un soutien considérable à tout juriste en matière contractuelle
  • La digitalisation de processus juridique consiste à l’élimination des tâches répétitives et chronophages du quotidien de l’avocat

 

Les incontournables du marché de la legaltech pour booster votre cabinet d’avocats

Le marché de la legaltech est jeune et immature, il est donc essentiel pour les avocats de connaître les legaltechs phares qui ont fait leurs preuves auprès des professionnels du droit.

 

HyperLex

Fort d’une levée de fonds de plus de 4 millions d’euros, Hyperlex simplifie et accélère l’identification et l’analyse des informations importantes de vos documents juridiques.

Hyperlex promet de simplifier l’organisation de vos contrats, d’automatiser la revue et l’analyse de vos documents juridiques grâce à l’intelligence artificielle et de reprendre le contrôle sur vos engagements.

Une legal start-up en pleine croissance et à fort potentiel pour révolutionner le traitement des contrats en Droit et par conséquent la gestion commerciale.

 

Juri’Predis

Devenu la solution de la Conférence des Bâtonniers, Juri’Predis est un moteur de recherche jurisprudentielle doté d’intelligence artificielle qui permet un gain de productivité et une optimisation de la stratégie juridique de l’avocat.

Véritable outil d’aide à la décision, son système d’analyse du langage naturel donne aux professionnels du droit la possibilité d’obtenir rapidement des réponses pertinentes à des problématiques juridiques précises.

 

LegalPilot

LegalPilot, une legaltech lyonnaise fort sympathique créée par une avocate dynamique, est une solution logicielle de transformation numérique pour les professionnels du droit.

LegalPilot vous promet de pouvoir capitaliser sur votre expérience et savoir faire pour produire mieux et plus rapidement.

LegalPilot crée vos process juridiques dans le but de les automatiser et de piloter votre production documentaire.

Finalement, Legal Pilot améliore votre gestion du temps ainsi que la collaboration avec vos équipes, clients et partenaires.

Un outil incontournable pour l’avocat digital.

 

Jarvis Legal

Jarvis Legal est une solution Saas de gestion pour avocats simple à adopter, facile à utiliser et qui assure un gain de temps quotidien. Conforme aux nouvelles dispositions de RGPD, Jarvis Legal est parfaitement adapté à tous les supports et est ainsi un logiciel incontournable pour les avocats nomades.

 

 

Cet article a été rédigé par Djamel Belhaouci, Doctorant en droit et Responsable du développement de Juri’Predis.